Vladimir Anishchenko à Ornans : Bonjour Monsieur Courbet !

Le peintre paysager biélorusse continue à découvrir les paysages Franc-Comtois, nouvelle source d'inspiration pour une peinture réaliste, délicate, très travaillée. Une peinture dans laquelle on se sent bien. Il découvre également les peintres de la région, dont Courbet. Factuel l'a accompagné à Ornans.

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Vladimir Anishchenko, peintre paysagiste Biélorusse, découvre la Franche-Comté et ses peintres. Dont le plus illustre, Gustave Courbet. Le musée de Besançon lui a permis de voir quelques œuvres de Courbet, dont l’impressionnant Hallali du cerf, peint en 1867. Une rencontre violente entre l’homme et l’animal, dans un fabuleux paysage de neige. Vladimir Anishchenko a surtout admiré la façon dont Courbet restitue certains paysages de la vallée de la Loue.

Nul doute que nous aurons le plaisir de voir, dans quelques mois, les mêmes sites sous le pinceau d’Anishchenko.

La visite du musée Courbet, à Ornans offrait la possibilité de voir des dessins de CourbetLe dessin préparatoire, une technique que Vladimir Anishchenko ne pratique pas, ou peu. Il prend une photo du paysage qu’il envisage de peindre. Il fait un rapide croquis, qui lui permet de dessiner les contours de l’œuvre à venir. Ensuite, c’est le souvenir du lieu dont il s’est imprégné, et une technique affutée qui entrent en action. Il se débarrasse des croquis et autres esquisses qui ont précédé la réalisation du tableau. Dommage !                                                       

En Biélorussie, Courbet n’est pas un peintre connu. Mais nous-mêmes, connaissons-nous les peintres russes ou biélorusse ? Chagall, bien sûr est un nom familier et sa peinture parfaitement identifiable. Il a peint, entre-autres, Vitebsk, la ville où il est né et où Vladimir Anishchenko a fréquenté l’équivalent de nos écoles des Beaux-Arts.                                                                                                                                                                               

Dans l’article précédent au sujet de Vladimir Anishchenko, nous avons évoqué Ilia Répine, un peintre qui faisait partie du mouvement des Ambulants. Répine a peint, entre 1880 et 1883, une œuvre réaliste et sociale Procession religieuse dans la province de Koursk. Dans cet esprit d’une peinture réaliste et sociale, Courbet avait achevé en 1850, son célèbre tableau, Un enterrement à Ornans

 

Ilia Répine a également peint Les bateliers de la Volga. Un tableau dont la réalisation s’étend de 1870 à 1873. 

Avant Répine, dans cet esprit du réalisme social, Courbet peint Les casseurs de pierres, en 1849. Le tableau sera détruit, lors d’un bombardement en Allemagne.

Courbet présente son tableau ainsi : « C'est un tableau de casseurs de pierres qui se compose de deux personnages très à plaindre ; l'un est un vieillard, vieille machine raidie par le service et l'âge ; la tête basanée et recouverte d'un chapeau de paille noire ; par la poussière et la pluie. Ses bras qui paraissent à ressort, sont vêtus d'une chemise de grosse toile ; puis, dans son gilet à raies rouges se voit une tabatière en corne cerclée de cuivre ; à son genou posé sur une torche de paille, son pantalon de droguet qui se tiendrait debout tout seul à une large pièce, ses bas bleus usés laissent voir ses talons dans des sabots fêlés. Celui qui est derrière lui un jeune homme d'une quinzaine d'années ayant la teigne ; des lambeaux de toile sale lui servent de chemise et laissent voir ses bras et ses flancs : son pantalon est retenu par une bretelle en cuir, et il a aux pieds les vieux souliers de son père qui depuis bien longtemps rient par bien des côtés. » — Lettre de Courbet à Jules Champfleury, Ornans, printemps 18504

 « Les Casseurs de pierres (…) crient par leurs haillons vengeance contre l’art et la société », dit de la toile Émile Zola (1865). « Ce tableau teinté de gris, avec ses deux hommes aux mains calleuses, au cou halé, était comme un miroir où se reflétait la vie terne et pénible des pauvres. » (Jules Vallès, 1866)

En Russie comme en France, la même misère dont certains peintres se font les porte-paroles fut un vrai sujet d’intérêt.

La peinture de Vladimir Anishchenko, ne représente pas les hommes, ni les femmes, dans leurs activités quotidiennes. Pas de baigneuses, pas de tailleurs de pierre, pas de bateliers…

Et pourtant ! Les traces des activités humaines sont présentes dans ses tableaux. La pile de rondins de bois a été déposée là par des bûcherons, après l’abattage des arbres que le peintre peint si bien. La barque arrimée à la rive d’une rivière attend son pêcheur à la truite, capable de scruter l’eau pendant des heures, jusqu’au frémissement de l’appât au bout de sa canne. Le chemin tracé sous un ciel d’orage l’a été par les pas des siècles de passages. Le banc recevra bientôt un couple d’amoureux… ou une lectrice de Notre-Dame-de-Paris, de Victor Hugo…

         

                                                               Vladimir Anishchenko. Deux tableaux du peintre.

Émile Zingg, André Roz, Auguste Pointelin, Robert Fernier, Jean-Claude Bourgeois, André Charigny, Antonin Fanard, Émile Isembard, Paul-Élie Dubois, Pierre Bichet… et tant d’autres peintres que Vladimir Anishchenko découvrira !

Une prochaine visite est prévue au Musée de l’Abbaye, à Saint-Claude, dans le Jura.

L’occasion de rajouter à la liste de quelques peintre comtois cités ci-dessus, les noms de Guy Bardone et de René Genis.

                               

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