L’UDI cherche sa place

Coordinateur en chef pour le Doubs, Didier Klein, maire de Taillecourt et vice-président de la communauté d'agglo du pays de Montbéliard, annonce 250 adhérents. L'échelon régional se lance jeudi soir à Belfort avec la venue de l'ancien ministre Yves Jégo.

Didier Klein UDI
Philippe Gonon, tête de liste à Besançon en 2014
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Maire de Taillecourt, vice-président de la communauté d'agglomération du pays de Montbéliard en charge de l'économie, Didier Klein, 52 ans, se définit comme un « trotskyste de droite ». Passé par une UNEF-ID nancéienne très autonome, ce bisontin d'origine enseigne la physique de l'environnement à l'université technologique de Belfort-Montbéliard dont il fut l'un des premiers profs. Il est aussi le coordinateur en chef de l'UDI pour le Doubs, environ 250 adhérents, à comparer aux plus de 3000 revendiqués par l'UMP. Ce petit monde rétif aux grands messes des grands partis tente de se mettre en place, de réunir une galaxie où gravitent le Parti radical et le Nouveau centre, la Fédération européenne démocratique et le Parti libéral démocrate, les Chrétiens démocrates et la Gauche moderne...
Après un parcours politique qu'on pourrait juger déconcertant, Didier Klein défend sa logique, entre pragmatisme et liberté : « Pour agir sur l'université, j'ai été élu conseiller municipal en 2001 puis maire en 2008. Pierre Moscovici a ouvert les vice-présidences de l'agglo et m'a proposé l'économie : je travaille avec Denis Sommer et Gérard Bailly (deux socialistes passés par le PCF) qui oublient leur base sociale... Mosco fait un peu peur aux socialistes, il m'a proposé d'adhérer au PS et d'être candidat aux cantonales... Je lui ai dit non, je vais à droite. J'ai adhéré à l'UMP, y suis resté six mois, avant d'aller au parti radical car je suis sensible à ce que dit Borloo, et me voilà à l'UDI où je suis très bien. Je ne veux pas être dans une opposition idiote ».

« Dérangé par les extrémistes autour de Sarkozy »

Comment voit-il la politique ? « J'ai d'abord voulu travailler pour mon village, faire deux voire trois mandats... La politique, c'est le changement, le pouvoir est terrible, c'est une ascension sociale pour certains... » Il est impressionné quand il voit travailler celui qui est aujourd'hui ministre des finances : « Il analyse un dossier et se l'approprie à fond en deux minutes ! Le problème, c'est qu'il passe aussitôt au dossier suivant... A part Chevènement, aucun ministre franc-comtois n'a apporté quelque chose à la région... »
Didier Klein a voté Sarkozy au second tour de la présidentielle, mais n'a pas l'air fâché de sa défaite : « je suis dérangé par les extrémistes autour de lui, par le fait d'aller chercher le FN, mais je préfère un gouvernement de droite qui fait une politique de droite à un gouvernement de gauche qui fait une politique de droite ». N'est-ce pas au contraire la victoire de ses idées ? Il voit les choses autrement, craint que les électeurs socialistes « perdus par le gouvernement ne soient poussés vers le FN : j'ai 35% de votes FN à Taillecourt, les gens ne se cachent plus. Je préfère un opposant avec des idées qui ne me plaisent pas plutôt qu'on soit tous pareils ».
Car en effet, de nombreux responsables socialistes ont un discours économique proche du sien : « si on regarde la productivité économique de Peugeot, il faut supprimer 4000 emplois ». N'est-il pas alors dans la logique consistant à revenir au 19e siècle, 70 heures de travail par semaine ? « Non, il faut adapter la production pour travailler autrement ». Il pense que les conditions finissent par se rapprocher, du moins en Europe : « les salaires tchèques sont quasiment les mêmes que chez nous, mais je suis inquiet pour le Portugal et l'Espagne qui risquent de revenir 20 ans en arrière... » 

Vers une union UMP-centre à Montbéliard : « j'aurais préféré une union UMP-UDI »

Que va faire l'UDI aux prochaines élections ? Tenter de placer quelques élus dont beaucoup ne brandissent pas leur carte. Essayer d'éviter les pièges tendus par l'UMP par le jeu des doubles appartenances. Et « présenter un maximum de listes dans un maximum de communes : ce sera le premier test national pour l'UDI ». Nous voilà bien avancés ! C'est clair qu'une liste autonome à Besançon permet de se compter. Pas à Montbéliard où on semble se diriger vers une union UMP-centre : « j'aurais préféré une union UMP-UDI », admet Didier Klein qui a donné mandat à Alain Chasneau pour discuter sur la seule ville de Montbéliard, pas sur l'agglo où il ne sait pas encore si l'UDI conduira des listes : « on y travaille », se contente-t-il d'indiquer.
« On » se prépare aussi à travailler les échéances suivantes que seront les élections régionales et départementales, en principe en 2015 : « des équipes commenceront à réfléchir dans trois ou quatre mois ». Le chef d'orchestre régional en la matière étant le député du Territoire de Belfort Michel Zumkeller, seul parlementaire UDI de Franche-Comté. Il accueille d'ailleurs ce jeudi soir Yves Jégo, le délégué général de l'UDI pour une réunion publique à la CCI de Belfort afin de lancer le parti en « faisant le point sur l'économie, l'artisanat et les PME ». 

 

 

 

  

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